You are currently viewing Burnout, mon amour

Burnout, mon amour

Hello, burnout. Toi et moi étions destinés à nous retrouver. Oh, ce ne fut pas à grands coups d’effusions dégoulinantes ; les mots se bousculent, mon cerveau hors circuit continue pourtant de tourner.

Le repos, cette chose qui m’est inaccessible.

Vous l’avez vu après mon annonce : j’ai complètement lâché les réseaux sociaux où je suis. Je n’ai maintenu que trois animations : l’#ÉclatDeTexte, les #Percuphrases, et le #Justarticle. D’ailleurs, durant ce mois de mars, cette pause se poursuivra.

Vous allez pouvoir lire durant tout le mois de mars, sur mon site, de nouveaux articles sur ma situation actuelle. Oui, j’ai tellement de choses à dire que je vais décliner tout ceci en plusieurs morceaux.

Donc le burnout m’a de nouveau capturée. Quand, comment ?

Je dirais que tout a commencé début novembre, pour être large. Mes conditions de travail en tant qu’aide à domicile se dégradent, avec des bouleversements et des tensions concernant ma hiérarchie. La fusion entre l’association où je travaille et une autre ne se passe pas très bien. Ma maman revit presque le même scénario qu’en 2015-2016, dans l’association d’aide à la personne où elle travaillait avant celle où elle se trouve – et où je suis également en tant qu’aide à domicile. Toutes les deux, nous avons connu le burnout : elle à cause de son travail, moi à cause du mien – j’expose tout ceci dans Lettre ouverte d’une instit’ pas instit’ et Pourquoi je ne suis pas devenue instit’ (burnout).

À cela, il y a les situations, assez compliquées, de mes bénéficiaires.

Alors, quand je dis « compliquées », ce n’est pas à propos de mes relations avec elleux. Au contraire… Il y a juste une personne qui a tendance à me prendre pour une gamine parfois, à me faire tourner en bourrique en pensant pouvoir faire ce qu’elle veut avec moi. Oui, la fameuse Mme A* dont j’ai déjà parlé. Elle agit ainsi, notamment car je pourrais être sa fille – j’ai 33 ans, elle est à peine plus âgée que ma maman. Bref, de l’âgisme, qui est une forme de discrimination, je le rappelle.

Donc, pour en revenir au sujet initial, je m’occupe de personnes avec des pathologies psy et handicaps divers et variés. Pour ces personnes, eh bien c’était très difficile, et moi je m’impliquais beaucoup plus que d’habitude pour les soutenir. Oui, les soutenir, pas « faire contre leur gré/à leur place ». Parce que c’est une règle d’or chez moi : je n’impose jamais, sauf si mise en danger de la personne.

TW tentative de suicide.

En parlant de cela, d’ailleurs, en janvier, Mme A* a fait une TS devant moi. Je suis arrivée un matin – vendredi 13, en plus – chez elle, où elle m’a fait part de ses intentions, et a conclu par « Je le ferai quand vous serez partie ». Vous vous doutez bien que je suis restée plus longtemps pour tenter de l’en empêcher, la dissuader, réussir à appeler ma boîte – intervention à 7h00, ouverture des bureaux à 8h30… Mme A* refusait que je contacte le SAMU. Ah, bah dès l’instant où elle a profité que j’aie le dos tourné pour avaler ses cachets, là j’ai dit « stop » et j’ai appelé le 15. Je ne vous cache pas que cela a participé à me faire retomber dans les bras du burnout – lol. Vous allez vous demander : mais pourquoi a-t-elle fait ça ? Je ne vais pas exposer sa situation personnelle, par respect pour elle.

Il faut savoir qu’elle a été hospitalisée le jour même, et est rentrée le soir. Par sécurité, ma chef de secteur a annulé ensuite les interventions du week-end – le week-end de travail de ma binôme. Le dimanche, j’ai allumé mon téléphone pro pour consulter mon planning de la semaine. Mme A* m’a laissé un SMS et sept messages vocaux pour m’engueuler. Ouais, ouais. Je lui ai laissé un message glacial, en lui rappelant les limites, notamment sur le fait que je ne suis pas joignable hors des heures de travail.

Par la suite, elle n’a plus voulu d’interventions du tout, un proche à elle a déclaré pouvoir s’occuper d’elle. OK.

Là, j’ai de nouveau Mme A* dans ma tournée, parce que « ça ne se passe pas très bien avec ce proche ». Avant que je la revoie, elle a profité de mes jours de repos, où je coupe mon téléphone pro, pour tenter de m’appeler. Je lui ai renvoyé un message pour lui dire gentiment d’arrêter de faire ça.

J’ai réussi également à remettre les choses au clair avec elle (pour l’instant), poser des limites, tout en désamorçant une autre crise, parce que ses proches avaient changé un protocole de soins. Moi, sans ordonnance du médecin, je n’ai pas le droit de faire quoi que ce soit. Bref.

Bon, je parle de cette situation en particulier, mais il y a une muuuuuuuuuuuuuultitude de choses qui m’ont fait plonger. Donc, on va toutes les énumérer ici, sans langue de bois :

– Mes conditions de travail, exposées plus haut.

– Gérer les phases down de mes bénéficiaires quasiment seule avec ma binôme.

– Le sketch rocambolesque avec Mme A* – promis, je vous raconterai tout ce qu’il a pu m’arriver avec elle, sous forme d’historiette. Il faudrait que je le fasse aussi pour celle que je surnommais « Mme Diogène ». Oui, je pourrais écrire un recueil d’historiettes sur ma vie en tant qu’aide à domicile, vraiment.

– Certaines choses touchant à ma vie privée.

– La situation actuelle, avec un gouvernement qui continue de tout saboter, notamment avec sa réforme des retraites mortifère. Je vous renvoie à mon article que j’ai écrit sur la grève (et je n’ai pas fait que celle du 31 janvier, hein). Ouh, je me retiens, je me retiens fort de lâcher les chiens, mais ça ne va pas durer…

– Je me suis découvert une phobie des fissures. J’ai la peinture de mon salon qui vieillit, rien de plus normal, sauf que chez moi, microfissures = au secours, futur dégât des eaux. Alors que pas du tout. Il y a eu ça, et aussi l’irruption d’un cafard des jardins dans ma cuisine – ce qui m’a conduite à nettoyer celle-ci du sol jusqu’au plafond, à me dire que ça y est, j’avais ramené des cafards chez moi, car je m’occupe d’un bénéficiaire dont le logement est envahi de cafards et de punaises de lit. Bref, vous voyez le topo. Après, vous avez devant vous des conséquences de mes crises d’angoisse, qui elles découlent de tout le reste.

– Mon inquiétude grandissante concernant la santé de ma maman. Elle a plus de cinquante ans, le Covid l’avait bien affaiblie, et je rappelle qu’elle travaille toujours en tant qu’aide-soignante – oui, je l’ai écrit plus haut, vous suivez ? Le burnout n’est pas loin de survenir pour elle. Je rappelle que des gens comme nous, si on a droit à la retraite un jour, on ne finit généralement pas en bonne santé… Excusez-moi de rappeler des évidences. Excusez-moi de dire qu’il y a… Non, je vais me taire encore. Mais à propos de quoiiiii, Justine ? Patience.

– Les RS et le climat mortifère, les dramas. J’ai pas les cuillères pour supporter. Ma pause actuelle me conduit à vouloir tout supprimer. Tout le monde tape sur tout le monde. Bon, et je ne vais pas révolutionner les choses en disant qu’il y a beaucoup d’hypocrisie… Je ne supporte plus, et ma misanthropie est revenue en force ces derniers temps. Il y a une partie de moi qui a envie de tout exterminer. Si un jour, je disparais des RS, ne vous étonnez pas. Il y a tellement de gens aussi qui sont ingrats, qui taclent par derrière, qui rabaissent les autres. Je ne supporte plus.

Je pense que toutes ces raisons sont amplement suffisantes, et vous comprenez bien pourquoi je me suis retirée des RS.

Bien. Je vous préviens d’avance : l’article de mardi prochain sera sanglant. Je tirerai à balles réelles et serai particulièrement odieuse. Enfin, tout dépend du point de vue…

Cette publication a un commentaire

Laisser un commentaire