L’Ouest Hurlant… C’est un festival que je faisais pour la première fois de ma vie. J’ai également posé le pied en Bretagne pour la première fois, de même que Rennes. Ça fait beaucoup de premières fois haha.
Enfin bref.
J’ai traversé la France d’est en ouest (oui, je rappelle que j’habite à Belfort !), et j’ai donc passé un week-end en tant qu’exposante, sur le stand de ma ME, le Labyrinthe de Théia, avec Maritza Jaillet et Marie-Lou Dulac. En plus d’Evana, J’avais quelques exemplaires aussi de Un pétale par sourire, publié chez SolÉditions (qui n’est pas une ME, je le rappelle, mais un pôle édition associatif)
Un festival inclusif, à tous les niveaux*
En même temps, vu les valeurs des organisateurices, il ne pouvait en être autrement. Alors, je n’ai malheureusement pas pu assister aux conférences et je n’ai pas pu tout voir, puisque j’étais exposante et que j’ai passé une grande partie de mon temps au stand, mais j’ai pu voir des gens de tous horizons, vraiment, avec une belle place aux minorités (personnes racisées, LGBTQIA+, handis…). Il en est de même pour les exposant·e·s, les artisan·e·s, etc. Et ça fait du bien, surtout vu le contexte actuel.
L’Ouest Hurlant a également été pensé pour les handis : l’accès PMR partout, la priorité, aides à la mobilité, les salles de calme pour les personnes qui avaient besoin de s’isoler un moment…
Vraiment un très bon point. C’est le festival où j’ai vu le plus de moyens mis en œuvre pour l’inclusivité. Il y avait même de la prévention et des affiches, ainsi qu’un numéro de téléphone, pour signaler tout comportement inapproprié ou mettant mal à l’aise.
Un festival sans IA
En même temps, c’était logique, vu les thèmes forts de l’Ouest Hurlant cette année, mais il y a eu un vrai contrôle dessus ! Je me suis sentie safe à pouvoir regarder les stands, les créations, sans me demander si des illus, textes, etc., avaient été générés par IA…
C’est aussi là qu’on voit le respect porté à toustes les créateurices lors de ce festival. Et je tenais à souligner ce point.
Organisation
Tout ce qui est sanitaire, rien à dire. J’ai vu des masques distribués, dont des FFP2. C’est vraiment bien, je trouve. Le maximum a été fait pour que les toilettes restent propres et qu’il y ait ce qu’il faut : savon, gel hydroalcoolique, papier, etc. Autre bon point : il y avait plusieurs endroits pour se rendre aux toilettes, y compris pour les PMR.
Concernant la disposition des stands, des conventions, etc., c’était bien organisé. Bon, avec mon sens de l’orientation à la ramasse, je me suis parfois sentie confuse, mais vu que tout était fléché et indiqué, et que lorsque je ne savais pas, il y avait toujours unæ bénévole, unæ gilet rose ou unæ organisateurice qui pouvait me renseigner…
Tout était prévu pour que l’Ouest Hurlant puisse avoir lieu en dépit de la pluie. C’est un bon point aussi, moi qui appréhendais beaucoup. Seul petit truc : si tous les stands étaient protégés par des chapiteaux complets (toit + murs), tous n’étaient pas disposés sur des estrades. Pour nous, c’était le cas, mais pas pour d’autres. Il ne valait donc mieux pas laisser des affaires au sol quand ce n’était pas le cas, sinon aïe aïe aïe (pluie qui s’infiltre par en-dessous). La disposition de certains stands ne permettait pas à certain·e·s exposant·e·s de se rendre au leur facilement. Par exemple, iels devaient faire le tour derrière les collègues, et il n’y avait pas beaucoup d’espace derrière nous. Certain·e·s passaient sous leur table quand iels le pouvaient.
Autre petit souci : les parkings. La faute à une rue en travaux, de ce que j’ai compris, ce qui a déclenché des difficultés pour des parkings accessibles et gratuits au moins pour les exposants. Les accès PMR ont compensé un peu, mais c’était quand même compliqué pour le transport des affaires.
Je ne peux pas dire grand-chose sur les foodtrucks, puisque j’ai mangé sur le pouce des choses achetées en amont, mais j’ai vu qu’il y avait pas mal de diversité aussi dans ce qui était proposé. La même chose pour les boissons ! Le café a clairement été mon ami pendant ce festival.
Les animations donnaient envie, clairement. Je n’ai pas pu y participer… J’étais bien trop éclatée de fatigue malheureusement le samedi soir, et je suis partie à 14h pour retourner chez moi et arriver le soir très tard, vu que je bossais le lundi… Eh oui, le lundi de Pâques, mais je rappelle que je suis aide-à-domicile.
Concernant la date, alors… Faire l’Ouest Hurlant sur le week-end de Pâques explique peut-être qu’il y ait eu moins de monde que l’année dernière (la météo l’explique aussi). D’un autre côté, si cela avait été organisé un autre week-end, je n’aurais pas pu venir, donc… C’est bien tombé pour moi. Peut-être pas pour d’autres personnes, par contre (mais on ne peut contenter tout le monde, de toute façon !).
La communication
Elle a été pensée en amont, que ce soit sur les réseaux sociaux, ou par des moyens internes. La volonté de transmettre le maximum d’informations était là. Et la communication a commencé des mois avant. C’est un bon point, que j’ai pu aussi constater à Etrange-Grande et au FSE.
Les rencontres
J’ai pu voir pleeeein de gens et, de mon côté, j’ai fait mieux qu’à Étrange-Grande pour leur parler et les aborder ! Donc déjà, il y a du progrès, surtout avec mon anxiété sociale. C’était vraiment trop bien… J’ai revu des personnes géniales aussi. Pas de noms, sinon je vais encore en oublier et je n’aime pas ça, mais elles se reconnaîtront. De beaux souvenirs, de belles photos, de belles discussions… et des câlins consentis !
Il y a malheureusement des personnes que je n’ai pas vues ou que j’ai ratées… Ce sera pour une prochaine fois !
(Bon, c’est aussi parce que mon anxiété sociale a gagné parfois, et je n’ai pas réussi à aborder des personnes… Voilà. Mais j’ai fait mieux qu’à Étrange-Grande, c’est déjà ça…)
Entre collègues de ma ME, Maritza Jaillet et Marie-Lou Dulac, nous avons partagé un bon moment. Beaucoup de discussions, notamment autour de nos univers, même si la pauvre Maritza s’est tapé une extinction de voix… Je précise que c’était avec elle et Léo que j’ai passé mon séjour et avec qui j’ai fait les trajets. Marie-Lou Dulac a parlé au nom de la ME lors de la table ronde consacrée aux jeunes ME. Une ambiance plutôt cool !
On m’a dit que j’étais douée pour parler des livres de mes collègues (ne riez pas s’il vous plaît, même si ça devient un running gag à force). J’ai aussi réussi à lire des extraits de mes romans à voix haute, à la demande de personnes qui s’étaient arrêtées devant notre stand !
Nous avons vu les organisateurices de l’Ouest Hurlant, qui ont parlé à chaque exposant·e. Une superbe initiative, très cool. Il y avait vraiment une volonté de maintenir un contact humain.
Volonté d’inclusion littérairement parlant, avec un petit « mais »…
Je mets ce paragraphe à part et à la fin, parce qu’en fait, je ne sais pas trop comment tourner ma réflexion. Je n’ai absolument pas envie que ce soit mal interprété, ou autre. Ce n’est pas non plus un problème propre à l’ouest Hurlant, mais à tous les événements littéraires qui existent. Du coup, ce que je vais exposer, c’est plus une réflexion personnelle qu’un point négatif.
En fait, la chose qui me chagrine un peu (et on peut parler d’inclusivité pour le coup), c’est qu’il existe toujours ce mur entre les grandes ME et les autres ME + les AE.
Autant tout le monde a été læ bienvenuæ, l’Ouest Hurlant a pensé un espace pour tout ce petit monde. Comme je l’ai dit, les organisateurices, les bénévoles, etc. ont été là pour nous toustes. Il y a eu une table ronde dédiée aux jeunes ME (et c’est super bien !), et des initiatives, des activités tournées vers toustes.
Cependant, il y a toujours cette sorte de bulle autour des personnalités connues, si je peux dire ça comme ça.
Après, je l’ai écrit plus haut, c’est quelque chose qui se voit de manière générale dans tous les festivals/salons/conventions, et honnêtement, je serais une menteuse si je disais que j’avais une solution à proposer. Personne ne peut forcer le public, les lecteurices, etc. à changer.
C’est compliqué, je pense, de les pousser à se tourner volontiers vers ce qu’ils ne connaissent pas et à sortir des tendances du moment, dont le « beau livre ».
De plus, j’ai parfaitement conscience que ce que j’ai pu voir, moi, petite autrice de l’imaginaire, ce n’est pas ce qu’a pu voir une autre personne. Par exemple, j’ai vu beaucoup de personnes se précipiter vers les « beaux livres ». Unæ autre auteurice a peut-être vu autre chose. Je ne sais pas si je suis très claire, je m’emmêle un peu les pinceaux.
En gros : pour moi, un monde idéal, et dans ma tête, on mélangerait petit·e·s et grand·e·s, voilà. Mais je suis trop utopiste et altruiste, haha. Je sais très bien que ce n’est pas possible. En tout cas, pas actuellement.
Après, je n’ai pas vu que ça. J’ai aussi vu des personnes qui venaient exprès vers les petit·e·s créateurices, ME, AE. J’ai vu de la solidarité entre exposant·e·s. Il y a eu des moments de rire, des « private joke », et c’est cette atmosphère que j’adore en salon.
Conclusion
Evana a trouvé quelques lecteurices, ce qui me fait plaisir. Un pétale par sourire a suscité quelques coups d’œil et des discussions intéressantes. J’en parlerai plus tard, mais à propos de ce roman, des décisions sont à prendre. Nous en discutons à l’heure actuelle au sein de SolÉditions.
Sinon, si ce festival était proche de chez moi, j’y retournerais volontiers, au moins en tant que visiteuse. Comme ce n’est pas le cas, eh bien… Sauf si je suis moins précaire, si j’ai plus de marge (comme avoir des vacances et pouvoir rester plus longtemps sur place), si je suis une autrice un peu plus « connue », il faudra attendre un peu.
Aller à un salon loin de chez soi, ce n’est pas facile, même si certains frais sont pris en charge. C’est encore moins facile pour moi ou d’autres personnes, à cause de nos neuroatypies, handicaps… mais justement, ce salon-là a tout fait pour nous inclure, et je ne veux retenir que ça.
Si seulement dans mon département, ou même ma région, il y avait ce genre de salon, d’initiative…
Vi je te rejoins sur tous les points. Enormément d’inclusion, de diversité, ça fait plaisir. Dommage pour la pluie et…bah we de Pâques… Je reste très déçue de mes ventes, à titre personnel, je ne parle pas de ME ou quoi, alors oui je n’avais pas de voix ce qui n’aidait pas, mais en + quand t’as une super librairie en face et que tout le monde bondit dessus et te voit même pas… c’était pas mal, mais je me vois pas y retourner, pas maintenant. Trop cher, peu rentable :/
Allez, courage ♥. C’est vrai pour la librairie. Ça rejoint un peu l’histoire des « beaux livres » dont je parle. Arf… Et ma foi… voilà.
♥♥♥