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Le neutre et l’écriture inclusive, inventions de notre siècle ?

À travers cet article, je ne vais pas vous dire ce qui est le mieux. Je ne vais pas non plus prendre la place des personnes concernées, dans le sens où je suis une femme cis.

J’entends et lis beaucoup de réflexions sur l’écriture inclusive, la volonté d’introduire le genre neutre… Des réflexions qui se cantonnent à du mépris, de la moquerie le plus souvent. Il y a des centaines de personnes, dont des spécialistes, des linguistes, qui bossent sur le sujet depuis au moins un siècle, si ce n’est plus, et vous continuez d’appeler ça une passade, une idéologie « woke » ? Allô ?

Vous croyez vraiment qu’il s’agit d’une perte de temps ou d’une lubie ? Peut-on en dire autant des personnes qui cotent en bourse ? Ah, excusez-moi, cela m’a échappé…

En fait, je désire juste débunker des idées reçues et remettre l’église au milieu du village.

Bref.

Commençons.

1. L’écriture inclusive ne se limite pas au point médian !

À chaque fois, ça ne rate pas : « Oui, mais l’écriture inclusive, je refuse/n’y arrive pas, parce que le point médian, là… »

Pour votre gouverne, l’écriture inclusive, c’est aussi les parenthèses, les /, voire les tirets. Après, pour diverses raisons, ces formes de ponctuation ne sont pas trop utilisées. Par exemple, mettre le féminin entre parenthèses donne l’impression que les femmes sont minimisées, et étant donné que « le masculin l’emporte » dans la langue française… Qui plus est, tout comme la double flexion dont je parlerai plus bas, l’écriture inclusive avec parenthèses, utilisée par l’administration aujourd’hui, elle vient… du Général de Gaulle ! Oh, un homme politique très woke et très à gauche, hein ?

Gardez vos pavés, Paris a d’autres raisons de se mettre en colère (qui a la réf ?).

Cependant, l’écriture inclusive, ce n’est pas que ça. Et vous l’utilisez tous les jours.

Quoiiiii ? Mais que racontes-tu, Justine ?

En fait, l’écriture inclusive, c’est utiliser des formulations avec double flexion, du type « Monsieur et Madame » (le must serait de dire « Monsieur, Madame, Monestre » haha. J’adore « Monestre », ce mot a une classe indéniable), « les écoliers et les écolières » (qu’on pourrait remplacer par « les élèves »), etc. Enfin, vous voyez l’idée. Certaines personnes trouvent que certaines de ces formulations sont lourdes, mais eh, il y a encore une autre forme d’écriture inclusive que vous utilisez vraiment tous les jours et qui est fluide : les mots épicènes.

Qu’est-ce que c’est que ce truc ?

Les mots épicènes sont tout simplement des mots qui sont non genrés et qui gardent la même terminaison selon s’ils se réfèrent à un homme, une femme, une personne non-binaire…

Je ne parle pas de mots comme « professeur », « auteur », « médecin », « peintre », qui possèdent l’équivalent féminin que l’Académie Française a décidé de retirer au XVIIe siècle – et je vous ressors avec un grand plaisir manifeste cet article qui l’explique très bien : rendons le féminin à la langue française.

Vous me direz : mais l’effacement du féminin, c’est pour qu’il ne reste plus qu’un genre. Et comme par hasard, c’est le genre masculin, dans un contexte où la femme, peu à peu au cours de l’histoire, a été considérée comme inférieure à l’homme.

Ce qui est drôle avec vous, les puristes so attachés à l’Académie Française, c’est que vous vous appuyez fermement sur cette institution pour appuyer vos dires. La même institution qui a voulu effacer les femmes, notamment via la suppression de noms de métiers genrés au féminin, parce que les femmes « n’avaient pas leur place » dans ces métiers-là…

Laissez-moi rire à gorge déployée.

Ce n’est pas juste un hasard, et non, les féministes ne voient pas le mal partout. C’est un choix politique qui a été fait en conséquence. Parce que si vraiment, la volonté des institutions de l’époque avait été de rendre neutre la langue française, alors le genre neutre, déjà présent dans l’ancien français, aurait été réhabilité complètement, comme pour le Latin.

Ma digression étant terminée, revenons aux mots épicènes. Je vais vous en citer quelques-uns pour que vous voyez de quoi je parle : artiste, cadre, fonctionnaire, diplomate, adelphe, élève (qu’on a vu un peu plus haut)…

Ou alors, quand on parle des animaux, il y a des noms épicènes utilisés pour les espèces : souris, crabe, hirondelle…

Bon, faisons preuve de sérieux. Le langage épicène, c’est aussi utiliser des tournures comme la phrase précédente que je viens d’écrire. Vous voyez ? Je n’ai offensé personne, c’est lisible, personne n’est exclu. Alors certes, ce n’est pas toujours possible d’avoir recours à des mots ou des tournures épicènes, mais les autres formes de l’écriture inclusive sont là pour y pallier. Et qui sait, un jour ou l’autre, la langue française évoluera vers une forme inclusive, peu importe de quelle façon…

Oui, laissez-moi rêver un peu.

Vous avez aussi l’utilisation de la règle de proximité (qui existe depuis très longtemps d’ailleurs) ou de l’accord de majorité. Explications : la règle de proximité, ce n’est pas « le masculin l’emporte sur le féminin » au pluriel. C’est accorder au nom commun le plus proche. Exemple : « Les danseurs et les danseuses sont belles ». L’accord de majorité, lui, c’est d’accorder selon le genre qui apparaît le plus dans un groupe. S’il y a plus de personnes perçues comme femmes, on écrira : « Les femmes et l’homme sont contentes. » Bon, là, cette facette de l’écriture inclusive soulève autant de protestations que le point médian, mais il fallait que j’en parle, haha.

Donc, comme vous le voyez, l’écriture inclusive a de multiples formes et vous en utilisez certaines tous les jours. Être contre l’écriture inclusive est donc un non-sens complet. Vous avez le droit d’avoir du mal avec certaines formes, mais dire que l’écriture inclusive est l’idéologie des wokes, euh… Alors vous êtes woke aussi.

Oups.

2. En français, il n’y a pas que deux genres (le masculin et le féminin).

En réalité, comme je l’écrivais plus haut, il reste des traces du genre neutre, soit assimilé à des pronoms impersonnels ou indéfini (rien, quelque chose, y, ça/cela, on…), ou alors à un masculin qui fait office de neutre et est qualifié de genre non marqué (ce, il, dans « il fait beau », « quand ce fut l’heure » etc.).

Du coup, j’en profite pour reparler du : « les féministes, vous aimez dire « elle pleut », « elle fait soleil », etc. »

Dans des formulations comme « il pleut », « il neige », il faut savoir qu’à la base, on disait « ça pleut/fait beau/etc. », et dans certaines régions, comme en Franche- Comté, on dit « y pleut/neige/etc. »… Ça et y sont des pronoms neutres. Pourquoi imposer le « il » ? Pourquoi n’aurait-on pas imposé le « elle » ? Je vous laisse méditer cinq secondes… La réponse ? La voici : l’Académie Française a imposé le français de Paris partout. Elle a décidé de remplacer « ça » par « il » dans des formulations du type « ça pleut », à peu près en même temps que de décréter la disparition de certains noms communs féminins, parce que le « masculin est le seul genre noble ». Donc, j’ai envie de dire, votre moquerie, elle tombe un peu à l’eau.

En vrai, il aurait été plus logique de laisser ce « ça » ou remplacer partout par « y ». Oh, pardon, c’est vrai que cela ne sonne pas trop distingué à vos oreilles, mais « paysan ». Du pur classisme comme on aime, miam.

Donc en conclusion : pour votre gouverne, sachez tout simplement que le genre neutre existait pour l’ancien français, tout comme le latin, et que c’est tout simplement le genre masculin qui l’a avalé. Quand je lis « oui, le neutre, c’est avec le pronom il » : faux, c’est oublier l’existence des pronoms indéfinis/impersonnels. Et comme j’en ai fait la démonstration brillante plus haut, l’on disait avant « ça pleut ».

Quand je lis « il n’y a que deux genres et ça a toujours été comme ça », la preuve que non, encore une fois.

3. Le néopronom « iel » est reconnu et inscrit dans plusieurs dictionnaires en ligne, et même dans la version papier chez « le petit Robert ».

Comme quoi, ce n’est pas si compliqué. Ce pronom fait partie des plus faciles à retenir. On s’y fait vite avec un peu de bonne volonté, vraiment. Moi, je l’aime beaucoup ce « iel ». Et en vrai, les gens qui l’utilisent s’en tamponnent complètement que je l’aime bien. Au fond, ce ne sont pas les néopronoms qui vous gênent, surtout qu’ils ont une histoire pour la plupart, comme j’en reparle plus bas.

Ce qui vous gêne, c’est l’existence de la non-binarité. Vous fonctionnez de manière binaire pour tout, mais même au niveau biologique, ADN et compagnie, ben… ça ne marche pas comme ça. Et ce n’est pas si mineur que ça. Vous tomberiez dans la stupeur la plus totale en étudiant le caryotype des gens, ou en vous plongeant correctement dans de véritables études sur la biologie, la neurologie, la génétique…

Bon, de base, je n’aime pas invoquer ces thèmes pour justifier mes propos, surtout que le genre est une construction sociale. Seulement, j’avais envie de tacler les gens qui invoquent la biologie et consorts pour dire « qu’il n’existe que des hommes et que des femmes ». Parce que ce n’est pas le cas en fait. Vous oubliez les personnes intersexes (que vous appeliez faussement « hermaphrodites ») dans l’histoire. Ah non, pardon, vous les mutilez pour qu’elles se conforment au genre et au corps que vous aurez choisi. Voilà.

De plus, au niveau du règne animal et végétal, aaaah… il y a énormément de choses à dire. Je ne m’étalerai pas, je vous laisse faire vos recherches comme les grandes personnes que vous êtes. Allez, je suis magnanime, je vous file ce lien : La biologie humaine est-elle vraiment binaire ?

4. Certains néopronoms existent depuis longtemps chez nous.

Eeeeeh oui. Je citerai « ul » et « ol ». Dans certaines régions, ce sont des variantes locales du y, voilà. Comme je l’ai écrit plus haut, l’Académie Française a imposé le français de Paris, mais il existe encore aujourd’hui divers patois locaux. Vous allez dire aux personnes qui parlent lesdits patois qu’elles sont wokes, qu’elles n’existent pas, qu’elles provoquent la dysphorie de la langue ou je ne sais quoi ? Allez, je suis toute ouïe.

Je vais même vous apprendre autre chose : en provençal, il n’existe pas que le pronom « il » pour désigner le masculin. Il y a « el », « elh », « ilh », mais « el » se trouve souvent employé comme pronom neutre. C’est bon pour vous, là ? Ou alors, vous hurlez encore une fois au wokisme ? Je doute que dans les années 1800, le wokisme que vous dépeignez (à tort) existait. Je dis ça, je dis rien.

Les pronoms « ol », « ul », ont d’autres écritures : « aul », « oul »… Alors bon, quand je vois des personnes pleurer devant un « al », un « ael » ou un « iel », alors que c’est exactement la même logique. Quand je vois les mêmes personnes pleurer sur le fait que cela provoquera un monde toujours plus dysphorique… On est dysphoriques depuis très très longtemps, alors, surtout dans d’autres domaines hein.

Une langue vit, ses patois divers et variés en sont des preuves vivantes et sont bien plus inclusifs que vous ne le pensez. Vous n’avez juste pas envie de cette inclusivité.

Dernière chose, qui relève plus d’une réflexion personnelle : je pense que beaucoup de personnes ne comprennent pas l’importance du pronom personnel employé. Je veux dire : nous aimons, normalement, être appelæ par notre prénom – celui choisi à la naissance ou que l’on s’est choisi plus tard. Là, personne vient pleurer. Pourquoi pour le pronom, ce ne serait pas pareil ? Et si vous avez peur de « vous y perdre », ben on retrouve la même problématique avec les prénoms.

Et en plus, quand vous parlez à n’importe quelle personne, la plupart du temps, c’est en tu/vous, y a même pas besoin du néopronom…

Pour le reste, en vrai, compte tenu de tout ce que j’ai écrit plus haut… Qu’est-ce que ça vous coûte de respecter la demande d’une personne d’utiliser tel néopronom pour la désigner ?

5. L’écriture inclusive serait plus fluide si la langue française avait été rendu plus simple.

Vous taclez l’écriture inclusive et les difficultés qu’elle pose (au niveau des règles, de la lisibilité…) alors que la langue française elle-même est compliquée, remplie d’exceptions. Et quand l’on évoque l’idée de simplifier, de supprimer certaines règles obsolètes, vous criez au « nivellement par le bas »… Eh, au bout d’un moment, ça se voit, hein.

Une langue vivante, ça vit (eh, vous avez vu la formulation neutre ?), comme je l’ai dit plus haut. Merci Captain Obvious, on ne l’aurait pas deviné ! Non mais, plus sérieusement : vous vous moquez parce que nénuphar peut s’écrire nénufar, vous tenez à vos sacro-saints subjonctifs qui donnent une migraine carabinée.

D’un autre côté, vous pleurez que c’est compliqué quand on vous demande de privilégier les mots épicènes ou les formulations du type « Messieurs, Mesdames, Monestres » pour être plus inclusif – alors que vous le faites depuis longtemps en fait…

Vous invoquez l’illisibilité et les problèmes rencontrés par les dys, personnes malvoyantes – qui d’un seul coup existent à vos yeux, alors que le reste du temps, vous faites preuve de validisme – face à un malheureux petit point médian qui simplifierait, en plus, les accords en conjugaison… Eh oui : plus besoin de se demander s’il faut mettre au masculin ou au féminin. Qui plus est, le souci de lisibilité du point médian est dû à certaines tablettes ou applications qui ne l’ont juste pas encore intégré, alors que c’est faisable.

C’est bon là. Vous n’êtes pas des clowns, mais le cirque entier, c’est lamentable.

6. Ce n’est pas d’hier que l’écriture inclusive existe dans la fiction.

Oui ! En ce qui concerne le doublet ou la double flexion, je citerai « La coutume » de Vitry le-François, écrit en… 1481 ! Bon, d’accord, ce n’est pas de la littérature de fiction. Mais il s’agit quand même d’un ouvrage, et à l’époque, personne ne se plaignait de la lourdeur de la double-flexion. Je peux citer Christine de Pizan qui, à travers son œuvre « Le Livre des épîtres du débat sur le Roman de la Rose », écrit entre 1401 et 1402, dénonce la misogynie, entre autres, envers les femmes dans « Le Roman de la Rose », écrit en deux temps par deux auteurs différents (je vous laisse faire vos recherches à ce sujet). Les femmes y sont originellement désignées par « ils », et cette poétesse et philosophe propose le « elles », pour résumer grosso modo.

Oui, oui, c’est de l’écriture inclusive, puisqu’à l’époque, de manière générale, l’on utilisait souvent le pronom « il » pour désigner une femme. Il est impossible de considérer « il » comme un pronom neutre compte tenu de tout ce que j’ai expliqué précédemment… Ronsard accorde au féminin lorsque le sujet désigne une femme, alors qu’à l’époque, ce n’était pas systématique comme aujourd’hui. C’est bon, je continue, ou cela ira ? Ce qui était aussi utilisé, c’était l’accord de proximité… jusqu’à ce que l’Académie française décide de le virer pour masculiniser la langue.

La littérature expérimentale, ou même certains romans issus de l’imaginaire, la pratiquent depuis au moins le vingtième siècle, même si, je le confesse, je ne parle pas du point médian ou même de certains néopronoms comme iel. Après, j’en conviens, il sera compliqué de trouver des références précises plus lointaines et que je n’ai pas citées dans mon paragraphe précédent, car je rappelle qu’à cause des périodes de censure, de guerre, des œuvres entières ont été brûlées, détruites… Ou alors, elles ont été révisées par l’Académie française pour avoir une « forme correcte » (coucou, les mots féminins et l’accord de proximité qui ont disparu au XVIIe siècle, eh oui, on y revient encore).

J’en profite pour glisser que dans mon roman Evana, j’utilise l’écriture inclusive avec des mots épicènes, le pronom iel, et les terminaisons de mots en é et ée sont remplacées par æ… Dans mon projet Spiritès, je vais creuser la piste des néopronoms. Un de mes personnages utilisera « ul », par exemple.

Et donc, en conclusion ?

Laissez les gens utiliser les néopronoms, le neutre, se qualifier comme iels veulent. Laissez les utiliser l’écriture inclusive, etc. C’est en testant qu’on sait si tel usage est OK, faisable ou pas. Et la langue évolue selon l’usage, tout simplement… Je répète : il faut tester pour ajuster, pour avancer.

Au fond, je n’en ai rien à faire si telle idée échoue et telle autre réussit. On n’est pas ici pour savoir qui a la plus grosse, en fait. Je ne suis peut-être pas la seule, même si je ne parlerai pas au nom des personnes concernées. Je vais toutefois m’avancer sur une chose où, je pense, nous sommes d’accord : le plus important n’est même pas que telle idée s’impose. Le plus important est que l’on avance et que les minorités se sentent enfin inclues dans la société à travers notre belle langue française, peu importe la solution que l’on finira par trouver à force de tâtonnements et d’essais.

Les gens qui veulent voir échouer les avancées de l’écriture inclusive et/ou l’écriture neutre – même si je suis d’avis que les deux peuvent se compléter et pas forcément s’opposer – plutôt que de suivre avec intérêt leur progression, sous ses multiples formes, vous ne gagnerez pas. Parce qu’on s’en tape complet de vos guerres d’ego. Parce que c’est vous qui vous trompez de combat.

J’ajouterai une précision, et pas des moindres : beaucoup de personnes non-binaires ne sont pas out, par peur, parce qu’elles n’ont pas l’espace nécessaire pour le faire. On repassera pour « ces personnes veulent tout imposer », hein.

Sources qui m’ont servie à rédiger cet article :

Écriture inclusive

Neutre

Pourquoi n’existe-t-il pas de genre neutre en français

Le pronom iel au cœur de la bataille des dictionnaires

De l’écriture inclusive à l’écriture neutre

Le langage inclusif pour le cerveau n’est pas neutre

Guide de grammaire inclusive

Les épicènes : une notion caméléonesque

Le pronom neutre de la troisième personne en français

L’écriture inclusive, une nouveauté ?

Rédaction épicène, formulation neutre, rédaction non binaire et écriture inclusive

Zoom sur l’écriture inclusive (partie 1 et les suivantes, même si c’est découpé en plusieurs vidéos)

Les vidéos de Linguisticæ sur l’écriture inclusive

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