Un article assez actuel, étant en pleine panne de lecture en ce moment, pour diverses raisons.
Vous remarquerez que mes titres sont toujours aussi parlants. Non, pas « putàclics », parce qu’ils condensent vraiment ma pensée.
Je n’ai pas toujours eu le réflexe de laisser des commentaires sur les livres lus. En fait, je n’ai commencé à le faire que pour apporter mon soutien aux auteurices publiés en Maison d’Édition, autoédités, hybrides – en gros, ME et AE à la fois. Je ne laisse pas de commentaires pour des œuvres connues du grand public. C’est peut-être un tort, mais je préfère dépenser mon énergie pour celleux qui en ont vraiment besoin, surtout en ces temps de crise.
Jusque-là, vous me suivez ? Vous vous dites alors « Quel est le problème alors, si c’est quelque chose qui te tient à cœur ? »
Oui, laisser mes avis sur les plateformes telles qu’Amazon, Babelio, Livraddict, Goodreads… Ça me botte. C’est un moyen de partage précieux. Les auteurices en ont plus que besoin pour gagner en visibilité, mais aussi pour avoir le moral – si le commentaire reste respectueux et bienveillant en cas d’avis négatif –, savoir quel public est le plus susceptible de s’intéresser à ce qu’iels écrivent…
Oui, mais voilà, il y a les notes. Et moi, ça me pose de plus en plus de problèmes quand je parle de lecture. En fait, ça me crispe carrément.
Déjà, chaque plateforme où référencer sa lecture a son propre système de notation – celui d’Amazon étant le moins précis du monde. Ensuite, quand l’on met une note, cela influe sur les ventes, du moins sur Amazon. Un livre noté 5/5 est plus mis en avant que celui noté à 2/5. Oui, bon, jusque-là, normal. Enfin, normal…
Je grince des dents. Vous allez comprendre.
Noter une lecture est un non-sens total pour moi. Que note-t-on exactement ? La qualité du produit ? De quelle qualité parle-t-on ? Peut-on considérer le livre de la même façon qu’une paire d’écouteurs ? Et que vont d’abord regarder les internautes ? Les avis, ou les notes ?
Pas besoin de donner la réponse, je crois. C’est là où le bât blesse.
Il y a aussi une autre chose qui, selon moi, est malsaine, que cela concerne une note donnée par des personnes chroniqueuses ou par des lecteurices : l’auteurice la prend pour ellui. Combien de fois je vois des phrases du style « Je n’ai eu que deux étoiles… » ; « Oh, cinq étoiles, wouahou ! ». La note est avant tout là pour donner une « indication » pour les autres internautes – de quoi, je ne sais toujours pas… Je dois être bête, hein. Hélas, elle devient un outil pour l’auteurice alors que ça ne devrait pas. La note en vient carrément à éclipser le commentaire ou la chronique ! Certaines personnes font même la course aux notes. Pitié, non ! On parle de lecture, merde…
Parlons maintenant de mon malaise. Combien de fois je me suis retrouvée bloquée après avoir rédigé mon commentaire parce qu’il y a une note à donner ? Certaines plateformes comme Babelio nous laissent le choix de ne pas le faire, sauf que je me sens obligée de m’y plier quand même, parce que pour que je puisse poster mon commentaire sur Amazon, eh bien je suis obligée de noter comme à l’école. Je me retrouve à mettre des notes qui n’ont aucun sens pour moi, je refuse de descendre en dessous de trois étoiles pour ne pas plomber l’auteurice, parce que c’est ainsi que les algorithmes des plateformes « retranscrivent » cette action. Je ne sais pas si je suis claire.
Il m’est arrivé de mettre une note différente sur Babelio et Amazon, parce que sur Amazon, on ne peut pas mettre des « demi-étoiles ». Et sur Amazon, je préfère mettre un quatre étoiles qu’un trois et demi de toute façon, pour mettre le roman de l’auteurice plus en avant. Ce qui m’enrage, c’est que sur Amazon, on peut noter un livre – sur Livraddict aussi, je crois – SANS laisser de commentaire ! Je ne trouve pas ça normal, je suis désolée.
Au fil du temps, je commence à développer des blocages pour rédiger mes appréciations à cause de tout ça, mais également pour lire ! C’est pénible et frustrant pour moi, et je n’ai pas de solutions à ça. Arrêter de commenter alors que j’adore ça, juste parce qu’il faut mettre une putain de note, ben je… merde ! Oui, désolée, hein. Avec les commentaires, je peux nuancer, je peux expliquer, je peux dire les choses avec simplicité, en faisant en sorte que l’auteurice ne le prenne pas personnellement, même si les commentaires et chroniques sont avant tout destinés aux autres lecteurices… J’essaie de rester dans la critique constructive, même si ça ne plaît pas toujours (cf. mon article Crie… tic ! Tremblez, auteurices sarcastiques !)
Sauf que là, je trouve que tout système de notation pousse les auteurices à s’évaluer/évaluer leurs propres œuvres selon les notes qu’iels auront reçues…
Plus le temps passe, et plus ça me débecte. Il y a quelques mois, j’ai commenté un livre en laissant une note moyenne de 3,5/5 sur Babelio et 4/5 sur Amazon. J’ai bien pris le temps de développer mon commentaire… J’ai eu l’impression que l’auteur du livre s’est concentré avant tout sur la note, et ça me chagrine énormément. Et si je n’avais pas noté sur Babelio, mais mis 4/5 sur Amazon, il aurait pensé que j’étais encore moins sincère peut-être – je ne suis pas dans sa tête, j’extrapole. Alors que ces notes-là, ben elles n’ont pas de sens. Je les ai données parce qu’il le « fallait ».
Il y a des livres qu’un jour, je ne pourrai pas commenter. Parce qu’impossibles à noter, et comme sur Amazon, on ne peut pas poster de commentaires sans noter… Arg. Ça m’est arrivé pour un livre que j’ai lu fin décembre. Je n’ai laissé aucun commentaire sur Amazon, juste un sur Babelio… sans note. Parce que j’ai été incapable de noter cette lecture. Et ça arrivera de plus en plus souvent. Or, je sais que c’est grâce à Amazon que les auteurices peuvent espérer vendre. Le nombre de commentaires fait la différence, le nombre de « cinq étoiles » donné aussi.
Voilà où j’en suis. Je conclurai cet article par une note – haha ! – positive : les lecteurices qui prennent la peine de s’attarder non pas sur la note que je mets, mais sur mes propos, vous ne pouvez pas savoir à quel point vous me faites plaisir. Ça montre au moins que vous ne vous minez pas pour une notation qui n’a aucun sens. Je suis une lectrice passionnée, sincère et honnête, mais jamais je ne serai méchante. Oui, il est possible de donner son avis sans pour autant être blessant, ça ne veut pas dire que l’on est hypocrite.
Et vous ? Que pensez-vous des notes ?
Il m’est extrêmement difficile de noter un livre ; de plus, si je n’ai pas aimé l’histoire, cela ne veut pas dire que d’autres ne l’aimeront pas.
Dire que l’on n’a pas aimé ou pas aimé, pourquoi, ça y a aucun souci. C’est le fait que les plateformes classent les livres selon les notes reçues et ça impacte sur les ventes. C’est quelque chose de plus profond que le simple « ouin ouin, j’ai de mauvaises notes » x).