Voici la lettre que j’avais écrite, puis publiée sur Facebook à l’époque. Vous verrez qu’elle rejoint ce que j’explique dans « Mon rapport aux résolutions et vœux d’année« . Je rajoute quelques précisions. Attention : ce n’est pas un bilan, même s’il en a la forme. C’est une lettre assez spéciale.
Adieu, 2021.
Tu auras vraiment très mal commencé, avec le décès de mon tonton un mois et demi après celui de ma grand-mère. Des disputes violentes avaient également ponctué une partie du mois de janvier, alimentant une colère sourde qui m’animait à la suite d’un énième Noël désastreux. Pourtant, déjà, fleurissaient les prémices d’un tournant décisif, pour le meilleur, malgré la douleur.
2021, ce fut l’année où j’ai déménagé avec ma maman et où nous sommes devenues propriétaires de l’appartement que nous occupons aujourd’hui. Une certaine personne (mon ex-beau-père PN) avait dit que je finirais toute seule, avec seulement mes chats pour me supporter. Il avait dit aussi que je serais sans boulot, vivant chez maman ou sous les ponts, aigrie de la vie. Certes, je suis célibataire, je vis avec ma maman, deux chats et un chien, mais je suis en CDI. J’ai été éditée par une maison d’édition. Rectification : par deux maisons d’édition. En 2019, dans l’anthologie « Sortilèges et Maléfices » avec ma nouvelle « Le traqueur », puis la ME a fermé début 2020 ; en 2020, avec mon roman Un pétale par sourire, et finalement, la ME a fermé en août 2022. Enfin, comme vous le savez, 2023 annonce une prochaine publication, courant juin : Evana, chez Le Labyrinthe de Théia.
Sinon, je suis propriétaire, entourée d’ami.e.s et de bonnes personnes, et je suis heureuse.
2021, ce fut l’année où j’ai fait ma première interview à la radio (RCF) pour parler de mon parcours en tant qu’autrice et poétesse. Un petit pas en avant pour moi, et une expérience qui montre que finalement, on m’a tendu la main.
2021, ce fut l’année où des liens (familiaux et amicaux) se sont renforcés, d’autres détruits définitivement au fur et à mesure des masques qui tombent. Alors, cette simple phrase m’a valu des remarques déplacées. En plus, on m’a prêté des intentions que je n’ai jamais eues. Je vous jure que ça me saoule encore à l’heure actuelle. Bref.
2021, ce fut l’année des révélations, pour le meilleur et pour le pire. Au niveau professionnel, en tant qu’aide à domicile, c’est l’année où j’ai subi bon nombre d’épreuves. Certaines m’ont fait frôler mes limites (et pas seulement à cause du COVID). Cependant, l’on a reconnu mon travail, de bien des manières. J’ai beau ne pas avoir le permis, j’ai prouvé encore une fois que j’étais capable de me débrouiller toute seule. Je suis capable de m’organiser, anticiper. Même pour faire des courses aux personnes dont je m’occupe.
2021 m’aura permis de retrouver ma place sur l’Allée, même si en cette fin d’année, ma présence y est aléatoire à cause du travail. Update : ce n’est malheureusement plus le cas.
2021 m’aura permis de me construire une véritable identité sur les réseaux sociaux… dont Twitter. Autour de moi, une véritable communauté s’est formée. Ou plutôt, j’en ai intégré un vaste ensemble, où je suis acceptée telle que je suis. À peu près. On va insister sur le « à peu près », je me suis pris de sacrées claques dans la gueule depuis.
2021, ce fut l’année où j’ai connu une grosse rupture avec ma plume, où elle s’est brisée quelque part. La conviction que l’on ne pouvait que progresser a volé en éclats me concernant, à tort d’ailleurs. Je me suis dit qu’il était vain de continuer à se bercer de faux espoirs si ma plume n’a pas évolué en quinze ans. Différents événements m’ont conduite à cela. Grossière erreur, qui m’a valu un passage à vide sur plusieurs mois. Des amis et personnes pas vraiment proches m’ont aidée à me relever, à me dire que si, cette progression existe, que je n’ai pas régressé. Je peaufine actuellement deux projets, en réécris un troisième qui est reparti de zéro (le fameux projet maudit), et la saga qui me hante depuis quinze ans est toujours en cours de brainstorming. Je n’avance pas autant que je le voudrais à cause du travail.
Pendant 2021, j’ai peu peint, mais le peu que j’ai peint a su toucher les gens et à m’exprimer. Je n’ai pas autant de temps que je le voudrais, mais je fais de mon mieux. Update : bah c’est toujours un peu compliqué.
2021 s’achève sur deux événements complètement improbables auxquels je n’aurais pas cru : mon premier salon en tant qu’autrice, qui a été aussi le retour aux conventions (puisque j’ai fait Grimoire et Chaudron à Dijon en décembre), et un Noël magique, réussi, sans larmes, sans embrouilles, sans problèmes. Bon, y a quand même eu une grosse déception, mais elle est survenue plutôt en début d’année, par rapport aux remarques déplacées que je me suis prises justement. Bon, j’arrête d’en parler maintenant. Je crois que j’ai tout résumé rien qu’avec ce dernier paragraphe. Merci, juste merci, parce que je ne croyais plus en rien. Et vu les cadeaux que j’ai eus en plus, mes proches et amis m’ont fait comprendre que l’écriture devait redevenir ma priorité, malgré mon travail.
2022 me fait peur. Je n’ai pas hâte d’y être, mais il est temps de clôturer 2021. 2022 est une année décisive, où les changements amorcés en 2021 vont se poursuivre (Ah ben j’ignorais jusqu’à quel point… lol). Une ère sombre nous attend, mais il reste de petites lumières qui continueront de briller.
Avant, j’aurais fait partie de ces personnes ayant si peur des ténèbres et en recherche de lumière, perdue dans l’obscurité la plus totale. Aujourd’hui, j’ai compris avec beaucoup de mal que j’incarnais moi-même une de ces lumières, malgré moi, et ce même si je menace de m’éteindre, même si ma flamme s’essouffle parfois. On verra bien quelle sera ma prochaine métamorphose.
Je ne suis pas prête pour 2022. Je me suis juste préparée du mieux que je peux.
Bon réveillon et, comme pour 2021, je ne me fendrai pas d’un « bonne année ». Je vous envoie juste mes pensées positives et ma lumière.
