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Ma journée-type

Ce titre est trompeur. En vérité, je suis obligée d’avoir au minimum quatre routines différentes.

Heeeeein ? Comment ça, Justine ? Tu ne voulais pas dire deux ?

Alors.

En réalité, je classe en quatre grandes routines. Voici comment se présentent les choses :

1/ Lorsque je travaille toute la journée.

2/ Lorsque je travaille du matin jusqu’au milieu de l’après-midi.

3/ Lorsque je travaille de la fin de matinée jusqu’au soir.

4/ Lorsque je suis en repos/en vacances.

Oui. En tant qu’aide-à-domicile, j’ai trois routines différentes en fonction de mon planning, et une quatrième quand je ne travaille pas. Et croyez-moi, avant, c’était encore plus le bazar lorsque je me retrouvais à faire des remplacements de dernière minute tout le temps, puisque je me retrouvais à basculer assez violemment d’une routine à une autre. Bien sûr, il m’arrive encore de faire des remplacements à la volée, mais je dirais que cela arrive une fois par mois, là où avant, c’était presque tous les jours…

Ensuite, parlons des sous-routines. Eh bien, procédons par ordre :

1/ Lorsque je travaille toute la journée.

Je me lève tôt et termine le travail tard. Après le café matinal, hop, c’est parti. Là, aucune place pour l’écriture ou toute autre activité en règle générale. Bon, il m’est déjà arrivé de placer un petit créneau écriture, BL, correction… C’est de plus en plus rare, pour des raisons que vous comprenez, j’espère. Selon le nombre d’interventions que j’ai, je fais souvent une sieste après avoir mangé le midi, mais il arrive que je ne le puisse pas. Tous mes lundis sont concernés, de même que les jeudis, parce que les après-midis de mes jeudis est consacré à mon travail de déléguée du personnel du CSE de l’association d’aide à la personne où je travaille. Soit c’est une permanence, soit une réunion…

2/ Lorsque je travaille du matin jusqu’au milieu de l’après-midi.

Je me lève tôt, bois mon café, fais mes interventions – avec une pause à midi pour manger –, puis passe la fin de journée sur mon travail d’autrice, artiste, sur des BLs/corrections quand il y en a… Parfois, je fais une sieste. En fait, c’est simple : la sieste est incluse dès que je peux, avec mes nuits compliquées et mes journées assez chargées. Ensuite, je bosse « du matin » une semaine sur deux (et donc « d’après-midi/soir » une semaine sur deux), car je suis en binôme. Concrètement, cela concerne mes mardis et mes mercredis. De base, cela devrait concerner aussi mes jeudis. Avec mon travail de déléguée du personnel, mes jeudis après-midis sont occupés, comme je l’ai expliqué plus haut.

3/ Lorsque je travaille de la fin de matinée jusqu’au soir.

J’essaie de ne pas me lever trop tôt. Oui, je fais partie des personnes qui n’arrivent pas à faire des grasses matinées. Après, sauf si je suis malade, je me lève à 9h maximum. Après mon café, je m’occupe de mes activités d’artiste, autrice, BL/corrections, etc., je mange avant midi mon repas du midi – forcément –, puis je vais travailler. Parfois, j’ai une pause entre ma première intervention de fin de matinée (ou du midi) et celle de l’après-midi, et je fais ma sieste.

4/ Lorsque je suis en repos/en vacances.

Là encore, je n’ai pas une routine figée.

Vendredi est mon jour de repos fixe dans la semaine. Je travaille un week-end sur deux. Quoi qu’il en soit, mes vendredis, la plupart du temps, je les passe à faire le ménage, de l’administratif, etc. avant de m’attaquer à mon travail d’artiste/autrice/BL/corrections…

Ensuite, les week-ends où je ne travaille pas, les vacances, je les passe à créer. Sauf si j’ai prévu sur un coup de tête un chantier « ménage de printemps », « ranger la cave », « faire du tri », du bricolage… Genre, passer le week-end à aller chercher, changer, installer un réservoir pour les W.C. – oui, c’est du vécu.

Maintenant, vous devez vous dire : et les loisirs, dans tout ça ? Tu n’en as pas parlé…

Eh bien, c’est simple : je consacre mes soirées à regarder une série avec ma mère, même si j’ai du mal à juste regarder sans faire autre chose à côté. Je lis un livre avant de dormir – enfin, j’essaie de m’y remettre doucement… –, j’essaie de me détendre… Lors de mes jours de repos, je joue aux jeux vidéo, je me remets à la peinture quand j’ai la foi. J’aimerais reprendre le chant, mais le déclic ne se fait pas pour le moment. Il arrive que je fasse une sortie en ville, ou vois unæ amix. Après, étant précaire, eh bien, les sorties au cinéma, au restaurant, etc., c’est vraiment exceptionnel.

Oh, si : je suis partie en vacances à Toulouse cette année, comme l’année dernière. Voilà.

Oui, je suis propriétaire, mais je ne suis pas riche, loin de là. Déjà, je ne suis pas rentière. Ensuite, j’ai un prêt immobilier sur le dos. Enfin, j’ai un métier assez pénible physiquement et mentalement, même si selon l’ARS, il n’est pas considéré comme « vraiment pénible ». Je ris, mais si fort… C’est vrai qu’on se contente de « promener papi et mamie »… Sérieux sans déconner, il y a encore des gens qui croient ça, tout comme ils aiment nous qualifier, nous les aides-à-domicile, de « torche-culs » (pour les toilettes), de bonniches à faire la popotte et le ménage… bref. Si vous voulez un aperçu de mon métier, je vous renvoie à mon recueil « Vis ma vie d’aide à domicile », publié sur mon site.

Le sport ? Vous ne trouvez pas que j’en fais assez dans mon métier, ou même dans ma vie de tous les jours ? Je rappelle que je suis à pied, en bus, parfois en vélo. Je monte et descends aussi les quatre étages de mon appartement plusieurs fois par jour. J’ai pas besoin d’aller à la salle, de faire de la cardio, j’ai largement mon compte. Certains esprits chagrins et pointilleux me diraient que ce n’est pas du sport, mais de « l’exercice/entretien physique », mais eh, dans les faits, les résultats sont les mêmes. J’ai la même dose d’adrénaline, de dopamine, et les courbatures, les muscles, etc. Tout ça n’est pas apparu par l’opération du Saint-Esprit.

Pourquoi ai-je écrit cet article sur mes journées-types ? Pour que vous vous rendiez compte du rythme effréné de vie que j’ai. Et à côté de cela, je suis autrice, j’essaie de faire des salons quand il y en a sur mes week-ends de repos une à deux fois par an. Ma ME, Le Labyrinthe de Théia, en a trouvé quelques uns ne sont pas trop loin de chez moi, ce qui n’est pas négligeable. Elle est également au courant de mes difficultés à ce sujet, de même que les membres de SolÉditions.

Eh oui, pour l’instant, difficile d’en faire plus, car hélas, financièrement et avec une santé qui peut à tout moment se casser la gueule chez moi, je ne peux pas suivre. Je suis aussi bénévole dans un comité de lecture (oui, oui, d’ailleurs, il faut que je m’y remette sérieusement), je fais partie du bureau de Sociolution – et donc, j’aide à gérer SolÉditions sur certains aspects.

Et du coup oui, je fais plein de choses.

Est-ce que pour autant, ce rythme de vie effréné est responsable de mes moments de down ? Peut-être, mais ces moments de down sont surtout provoqués par mon travail d’aide à domicile. Eh oui. Je vais encore le répéter, mais tant que l’on aura pas suffisamment de personnel, un salaire décent, moins de pénibilité sur certains aspects du métier, plus d’accompagnement, ce sera comme ça.

Je voudrais revenir brièvement sur une question qu’on me pose tout le temps, et c’est fucking chiant : pourquoi je ne change pas de métier.

Être aide à domicile, comme d’autres métiers, c’est une vocation. C’est un beau métier. Alors le laisser tomber et ne pas se battre pour une meilleure revalorisation, ben en fait, non. Le jour où vous aurez besoin d’unæ aide à domicile, ou d’une aide-soignante, vous serez bien content·e·s d’avoir quelqu’un pour s’occuper de vous. Du moins, s’il y a du personnel pour le faire.

On ne peut pas nous remplacer. On ne peut pas nous demander plus que ce que l’on fait. Alors à un moment donné, ce serait bien que vous vous battiez un peu pour nous, vous aussi, plutôt que de nous dire de changer de métier et de devenir entrepreneur·e (oui, oui, on a osé me sortir ça).

Ce n’est vraiment pas respectueux envers nous, et il serait temps que ça change. De toute façon, je reviendrai plus en détails sur ce sujet dans un prochain article au mois de décembre, restez à l’affût.

J’espère, à travers cet article, vous avoir sensibilisæ sur ce sujet, et sur le fait que oui, parfois, j’ai juste envie d’être tranquille chez moi, pour tenter de souffler un peu.

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