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L’Idéalisation, ou « ce n’est pas encore ça pour moi »

Article datant de 2021.

Bon, l’Idéalisation… Lorsque J’ai publié l’article « Quand tendre vers la perfection de soi passe par l’idéalisation d’autrui« , vous avez été plusieurs à réagir et à me demander comment je m’y étais prise pour me sortir de ce cercle vicieux. Une question légitime, parce que pour que j’en parle autant, que j’aie cerné le sujet de façon aussi précise…

Eh bien…

Il y a encore trois mois, j’aurais pu vous répondre. J’aurais pu vous dire que j’ai réussi à instaurer une certaine distance entre les personnes que j’idéalise et moi, que je ne m’aveugle pas sur leurs défauts, que j’ai été vaccinée par rapport à ça grâce à mes expériences du passé. De plus, j’ai toujours su discerner le côté sombre de chaque personne et composer avec. J’aurais pu vous dire que j’ai appris à communiquer avec les gens, à dire ce que je pense plutôt que de tout garder pour moi, à lancer des avertissements avant que je n’explose quand quelque chose me contrarie, à ne plus trouver des excuses à ces personnes si elles font des actions déplaisantes…

J’aurais été toute fière de vous dire que j’avais mûri et que même si je n’étais pas à l’abri, j’avais suffisamment les moyens de me protéger. Je vous aurais même dit qu’au niveau amitiés, j’ai trouvé un bel équilibre grâce à tout cela. L’idéalisation, c’est maîtrisé.

Oups.

Eh ouais. Ça ne s’est pas passé vraiment comme ça. En trois mois, patatras, et c’est la mort et le deuil, au sens propre du terme, qui m’ont balayé tout ça en deux coups sur l’échiquier : le premier avec ma grand-mère, le second avec mon oncle. Je vais vous expliquer.

Une personne que je respectais énormément, que je connais depuis au moins treize ans, a brisé tous ces arguments que je m’apprêtais à vous servir. Cette personne, j’admire encore aujourd’hui son parcours de vie, son courage, le cœur d’or qu’elle possédait et qui, aujourd’hui, s’est nécrosé de souffrance et de résignation. Je pourrais encore lui trouver mille qualités. Cependant, ce qu’elle a fait m’a fait très, très mal. Il n’y a pas que moi qui ai souffert de son attitude, cela dit, mais ce n’est pas le sujet.

Je me suis aveuglée ces derniers mois, à toujours lui trouver des excuses, même si je me disais « Quand même, pourquoi elle agit comme ceci ? », « Que se passe-t-il ? elle ne donne plus de nouvelles… », « Elle est très virulente avec son entourage, ça ne lui ressemble pas » … Effet pervers de l’Idéalisation…

Bref. Je pense que cette personne a tout simplement baissé les bras. Il est vrai que toute sa vie, elle n’a connu que des galères. Je ne peux pas lui retirer ça. Seulement, elle en est désormais au stade où elle s’en prend aux rares personnes sincères qui essaient de l’aider. Ou, du moins, elle les traite comme celleux qui ont profité d’elle, lui ont fait les pires crasses de l’univers.

Je tenais en haute estime cette personne. C’est pour elle que j’ai continué à peindre, par exemple. En soi, ce n’est pas mauvais, c’est un processus plutôt stimulant, bien au contraire. Ça devient problématique quand l’on mise tout en permanence sur autrui. Ce n’est pas ce que j’ai fait, je n’en suis pas à ce point-là, mais vraiment, je mettais cette personne sur un piédestal. Pour moi, il ne fallait pas la toucher, dire du mal d’elle. Vous voyez ?

La peinture qui illustre mon article est une toile que je lui ai offerte (et ce n’est pas la seule). Je lui ai aussi offert mon livre Un pétale par sourire, dédicacé. Aujourd’hui, elle s’en est sans doute débarrassée. Ou peut-être qu’elle trouvera un moyen de me les rendre (alors que ce sont des cadeaux…), parce que je suis devenue « La Méchante ». Ça me fait mal au cœur, mais qu’y puis-je ?

Est-ce que pour autant je vais arrêter de peindre, d’écrire ? Pas à cause d’elle, non. Je n’en suis pas là, même si je lui ai dit dans un de mes derniers messages « Si tu ne comprends pas ce que j’essaie de te dire malgré la colère qui suinte de mes mots, eh bien, je n’ai plus qu’à casser ma plume et à brûler mes manuscrits, puisque je suis incapable de m’exprimer avec clarté, puisque je reste incompréhensible. »

Du calme, rassurez-vous. Si je dois arrêter de peindre ou d’écrire, ou même de chanter, ce sera pour d’autres raisons.

Tout ça pour dire que voilà, casser le cercle de l’Idéalisation, c’est pas encore ça.

Ceci n’est donc pas un article pour expliquer ma démarche pour en sortir ; elle est quasi nulle et non avenue et je dois encore travailler sur cette question. Je dois trouver le moyen de mieux me protéger. Est-ce que cela doit passer par le mantra « Ne s’attacher à rien ni à personne » ? Déjà essayé, absolument pas approuvé, échec monumental. D’ailleurs, avec mon hyperémotivité et hypersensibilité, c’est quelque chose qui ne peut pas se produire, sauf si je me coupe de moi-même. Et se couper de soi-même est le meilleur moyen d’aller à sa perte…

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