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Je suis odieuse et j’accuse

Ce « J’accuse » est le fruit de réflexions qui s’étalent sur une dizaine d’années, avec plusieurs points culminants, dont mes deux burnouts.

Eh oui, je me dévoile, dans ma plus majestueuse diatribe. Cependant, je ne suis pas obséquieuse, il ne faudrait pas confondre ces deux termes.

Ce « J’accuse », mise au point nécessaire, est écrit à l’intention de plusieurs destinataires :

1/ Pour celleux qui nous gouvernent, qui nous exploitent – attendez avant de me bombarder de cailloux, j’explique ma pensée plus loin.

2/ Pour les personnes qui m’acculent dès que j’exprime ma colère et mon sentiment d’injustice à propos d’un sujet.

3/ Pour les personnes que j’ai « déçues ».

4/ Pour quiconque s’alarme quand je parle de privilèges.

5/ Pour les personnes qui me reprochent d’être insultante et sans nuance – pour ne pas dire écervelée, selon elles.

6/ Pour quiconque aurait l’idée de se servir de mes failles.

7/ Pour les personnes qui me blâment d’être « plus que ce que je suis ». Une plouc qui se la raconte, en langage familier. C’est bon, vous l’avez ?

Je me suis armée de ma plus belle kalashniplume, trempée dans mon encre la plus soyeusement abjecte.

Puisqu’il faut décliner son pedigree et son curriculum vitæ pour être un tant soit peu lue, alors je me prête à ce délicat exercice : je suis aide à domicile, devenue copropriétaire avec ma maman d’un F4, que nous occupons depuis deux ans, avec un prêt immobilier de quinze ans. Je suis maman de deux chats et un chien. J’ai pour diplômes un master MEEF, une licence SLHS, un…

Vous croyiez vraiment que j’allais me prêter à cet exercice infâme pendant longtemps ? Que nenni.

Je ne saurais être tenue pour responsable de vocabularite aiguë à la lecture de ma verve.

Moi, une manipulatrice pétrie d’immaturité, donneuse de leçons, qui ne sait pas rester à sa place, qui se sent persécutée ? Voici mon droit de réponse. À retardement, certes, mais il n’en est que plus pimenté. Une explosion plinienne à la hauteur de mon écœurement, pour ne pas dire exécration.

Il s’agit d’un « J’accuse », pas d’un « C’est votre faute et pas la mienne ». Ce n’est même pas la question. Je dénonce des comportements que je ne supporte plus, c’est tout. J’avais à peine évoqué le sujet dans Six pratiques que je ne veux plus voir sur les RS.

Je vous le dis : je vais être plus que détestable.

Je me permets ce droit alors que je me le suis longtemps refusé, par naïveté notamment. Dénoncer, pour faire un « bad buzz » ? Si vous avez envie d’y croire, qui suis-je pour vous en empêcher ?

Je suis parfaitement consciente de mes problèmes de communication à certains moments. Je travaille depuis des années à m’améliorer à ce sujet. Il semblerait que cela porte un minimum ses fruits. Je garde à l’esprit que des personnes me permettent d’avancer à mon rythme, sont bienveillantes, même si j’oscille souvent entre deux phases concernant la tribalité. Oulah, qu’est-ce que c’est ? Je vous renvoie à cet article qui en explique les grandes lignes : La tribalité dans les grandes lignes.

TW langage violent, attaques verbales, injures – rien qui ne mérite de me poursuivre pour diffamation, ne vous excitez pas pour si peu.

J’accuse toute personne qui connaît mes troubles (anxiété sociale, notamment), mes limites, et ne les respecte pas, en joue, me tacle en m’accusant de ne pas être sincère, de n’en avoir rien à cirer d’autrui, ou tente de les retourner contre moi. Oui, je commence déjà par là, parce qu’il faut que les choses soient dites. Nulle question de token d’immunité (le fait de me réfugier derrière tout ceci), simplement de savoir-vivre.

J’accuse toute personne qui s’attaque à mon masking (définition : adapter le comportement à ce qui est socialement attendu, et/ou face à autrui). Je ne suis pas quelqu’un de faux, c’est un mécanisme que je mets en œuvre depuis mon plus jeune âge pour me protéger. Si vous n’êtes pas en mesure de le comprendre, alors passez votre chemin.

J’accuse toute personne qui passe de « tu m’impressionnes », « je t’admire », « tu es un rayon de soleil » et autres dérivés, à « tu es une vile manipulatrice », « tu cachais bien ton jeu », « tu soumets les autres comme tu soumettrais tes animaux ». La dernière vous rend pantoix ? Je vous l’avoue, je ne m’en remets toujours pas non plus. Je reste à la fois ébahie et consternée.

J’ai identifié d’où vient le problème, j’en parle assez abondamment dans Perfection de soi et l’Idéalisation d’autrui, L’Idéalisation, ou « ce n’est pas encore ça pour moi », et L’Idéalisation : comment trouver mon équilibre. À partir de maintenant, je dois apprendre à questionner l’autre sur ce qui le pousse à me mettre sur un piédestal. J’accepte avec bien du mal les compliments. Ce genre de comportement, hélas, me pousse à rejeter définitivement ce qui pourtant est quelque chose de merveilleux – les compliments, s’entend.

J’accuse toute personne qui, même si elle est concernée, verse dans le validisme, la psychophobie, le racisme, etc., pour balancer des affirmations que je ne supporte plus d’ouïr : « Les personnes au RSA sont des profiteuses, des assistées », « Je connais quelqu’un qui y arrive/moi, j’y arrive alors qu’il est/que je suis dans la même situation que toi, alors pourquoi pas toi ? », « C’est la faute des étrangers », « Les gens qui font ça sont des malades mentaux »… Ah, je vous l’avais dit que je finirais par ne plus me retenir. Vous m’écœurez. Je n’ai même plus l’énergie de vous contrer autrement, sauf quand je suis à bout. Alors évidemment, je passe pour une hystérique, une personne qui ne comprend rien, quelqu’un qui ne sait pas de quoi elle parle, ou encore une personne naïve qui défend des « causes perdues ».

Eh bien, je suis ravie de vous apprendre que j’en suis une, de cause perdue. Je suis également folle, de par les troubles psy dont je souffre et que j’évoque longuement dans Mes écrits, entre rêves et traumas, et un autre article que je cite plus loin. J’ai été une vilaine chômeuse, et même bénéficiaire du RSA. Je ne suis pas une étrangère, je ne parlerai donc pas au nom des concernæs. Cependant, je me permets pour tout le reste de vous cracher au visage tout le dégoût, la rage que vous m’inspirez.

Souhaitez-vous me lancer sur le sujet du wokisme ? Abstenez-vous. Mon discours sera tout aussi virulent. Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué : oui, je suis une vilaine woke, une gauchiste ou une gauchiasse, une… bref. Fin du débat. J’ai voulu au plus profond de moi penser que ma propre déconstruction à propos de beaucoup de sujets de société serait comprise, d’autant plus que je ne suis pas d’une nature à agresser qui que ce soit. Malgré tout, c’est perçu comme tel, ou alors, je passe pour une donneuse de leçons, peu importe la façon dont je m’y prends. Puis quand je lis que nous, les wokes, nous voulons tout censurer, que les TW, tant diabolisés alors qu’ils sont une passerelle pour l’accessibilité, les Sensitivity Readers, sont pour les fragiles… Un râle accompagné d’imprécations me monte à la gorge, me brûle l’œsophage.

Au début, je me remettais en question sans arrêt. Des personnes ont enfin réussi à me faire comprendre que je ne peux rien faire contre celleux qui me prêtent malgré tout des intentions, imaginent ce qu’elles veulent à partir de ce que je dis, sans venir gentiment – et pas en me sautant dessus – me demander d’être plus claire. Souvenez-vous bien de ce paragraphe : il est important pour la suite de mes propos, plus loin.

J’accuse toute personne qui se drape dans ses diplômes et étale son mépris envers celleux qui sont socialement et financièrement moins favorisæs qu’elle, à travers des antithèses, mâtinées d’images hyperboliques, abhorrantes et aberrantes.

Ah, ma phrase est indigeste, je recommence.

Je reprends : j’accuse toute personne qui use de métaphores dédaigneuses pour aborder la différence de classes sociales. Voici quelques exemples bien choisis : « La cigale ne peut se prétendre fourmi », « Une célébrité ne vit pas dans un logement classé F ». Ah, il ne faudrait pas que votre belle vision pyramidale soit entachée par des fissures vouées à se métamorphoser en lézards grouillants – ne me reprenez pas, la métaphore aurait été moins jolie si j’avais employé « lézarde » en tant que groooosse fissure. Selon vous, chaque chose devrait rester à sa place ou, pour évoluer, il faut s’en donner les moyens. J’ai un léger problème avec cette affirmation : se donner les moyens quand on n’a pas ou peu de clés, de ressources, c’est compliqué. La volonté ne suffit pas. De plus, il y a cette idée que « tout se mérite ». Mériter… hum.

Êtes-vous si dénués de réflexion en tant qu’êtres pensants pour vous réfugier derrière des bouts de papier et des discours méritocrates, et je dirais même validistes ? Vous me demandez en quoi ça l’est, pourquoi faire ? Si je vous écoutais, c’est moi qui m’exciterais pour rien, qui prendrais tout de travers, qui verrais le mal partout. Peu importe mes arguments, et peu importe ma manière de les exposer – comme je l’expliquais plus haut. Je passerais pour l’insupportable condescendante qui croit tout savoir.

Il faut bien que je mérite mon odiosité. Ah, le mérite. Hum.

J’accuse toute personne qui nous abreuve de statistiques et sondages pour justifier des décisions, des réformes aussi infâmes que celles sur nos retraites, l’assurance-chômage, etc. Ces mêmes personnes qui traquent les « assistæs », les précaires, à grand renfort de discriminations diverses et de biais de fausses corrélations.

À propos des sondages et des statistiques, vous pouvez leur faire dire tout et n’importe quoi. Corrélation n’implique pas causalité. Sources ? En voici une, parmi tant d’autres : Le paradoxe de Berckson.

J’accuse toute personne qui étale sa culture pour mieux humilier autrui, comme s’il s’agissait du parangon de l’intelligence. Attention : le fait de parler soutenu n’en est pas une manifestation, sauf si vous vous montrez verbeux pour mieux rabaisser votre adversaire. En revanche, les personnes qui emploient un langage soutenu en toutes circonstances (ou presque), ou face à des personnes qui ont elles-mêmes un vocabulaire riche, c’est logique, normal. On appelle ce mécanisme de l’adaptation. Je parlais du masking plus haut.

Bon, Justine, arrête avec la justification. Tu es odieuse, rappelle-toi.

Revenons à la culture : ma mère me dit souvent que l’on peut « être très cultivé, mais très con ». Je pense que cette phrase résume beaucoup de choses. Quant à l’éducation… Une bonne éducation, ce n’est pas seulement faire preuve de courtoisie, de politesse, de bonnes manières. Il s’agit aussi de développer un minimum de savoir-vivre et d’empathie. Ne vous réfugiez pas derrière votre culture et votre éducation pour déblatérer des propos nauséabonds, merci.

J’accuse toute personne qui se proclame « quelque chose », use et abuse de cette étiquette et, pour tout argument, taillade la forme plutôt que le fond du propos d’une personne. Oh, mais si, vous savez, les : « Vous ne savez pas écrire sans faute d’orthographe », les : « Vous bégayez », ou encore : « Vous avez un vocabulaire trop pauvre/trop riche selon votre « condition » ». Reprenez des cours de rhétorique, ou mieux encore : cessez de faire preuve de discrimination, de classisme, de validisme. Oui, encore.

J’accuse toute personne qui me semonce parce que j’ai osé rappeler que les employeuxes exploitent les employæs. Eh bien, eh bien, calmez vos cris d’orfraie : il ne s’agit nullement d’un manque de nuance.

Revoyons ensemble la définition du patronat : « terme englobant qui désigne l’ensemble des chefs d’entreprise. Il joue un rôle important dans la société en ce sens qu’il rassemble les patrons pour défendre leurs intérêts, individuels ou communs, par rapport à d’autres catégories d’employés au sein de l’entreprise ».

Eh, c’est le mot « exploiter » qui vous gêne tant ? Revoyons également la définition et le sens appropriés au contexte ensemble : « Utiliser avantageusement une qualité, en particulier par le travail, profiter de quelque chose ». Pourriez-vous, s’il vous plaît, me dire ce qu’il y a d’insultant ? Oh, vous allez me dire : Justine, c’est le ton que tu emploies, ce que tu insinues. Et après, c’est à moi que l’on reproche d’avoir des intentions… Oui, oui, le fameux paragraphe plus haut, vous l’avez toujours en mémoire ?

Vous me provoquez une hilarité sans borne (comme Elisabeth. Oups, j’ai glissé).

Pour tout vous dévoiler : j’accuse le patronat de mal exploiter le salariat. Non, ne me servez pas du #NotAllPatrons/#NotAllPatronnes. Concentrez-vous, ce n’est pas le sujet. À moins que vous ne fassiez partie du problème, je ne vois toujours pas en quoi mes propos revêtent un caractère offensant. Et si vous vous sentez heurtæs, laissez-moi pleurer sur vos privilèges deux secondes.

Vous vous lamentez sur votre sort comme si vous étiez une minorité oppressée. N’est-ce pas honteux, scandaleux ? Votre dignité, l’avez-vous confondue avec votre dernier costume nec plus ultra de la start up nation ?

J’accuse toute personne qui m’attrape par le jabot – 100% synthétique de chez Shein, et non, je n’éprouve aucun mépris envers cette marque, je le précise – parce que je mets en lumière les comportements aberrants de la classe aisée. Le « NotAllRiche » a la même valeur pour moi que le « NotAllMen ». On en revient à ce que j’écris plus haut : c’est indécent de vous sentir offensées en tant que personnes privilégiées et non oppressées financièrement parlant – et je parle bien de privilèges liés à la classe aisée, je ne vous juge que sous cet angle, vous le savez pertinemment. Et bien entendu, je ne vous blâme pas d’être riches. Sinon, apprenez à lire, retournez à l’école, que sais-je.

En clair, la question n’est pas de savoir s’il y a des ordures également parmi les classes moyenne et pauvre. Si vous vous sentez attaquæ parce que je « généralise », posez-vous les bonnes questions. Vous ne pouvez mettre sur le même pied d’égalité « les riches profitent des pauvres » et « les pauvres sont des alcoolos ». Dans le premier cas, il s’agit d’un fait sociologique, tout comme les employeuxes exploitent les employæs. Dans la seconde affirmation, vous faites preuve de…

Oh, et merde. Pourquoi est-ce que je perds mon temps à expliquer ? Vous le savez très bien. Vous voulez juste chouiner, allez vous faire foutre. Voilà, vous l’avez votre langage vulgaire, de la part d’une vilaine prolétaire.

Je suis odieuse.

Vous affirmez ne pas « aimer les généralisations », mais uniquement quand elles vous desservent. Vous êtes bien moins pointilleuxes devant vos propres antithèses hyperboliques telles que : « Les gens de la classe ouvrière ne peuvent pas être de bons propriétaires » ou encore, avec un fond de psychophobie : « Les personnes atteintes de troubles psy sont dangereuses ». Pourquoi ces exemples-là ? J’en ai encore plein dans ma besace, si vous en redemandez…

J’accuse toute personne qui tire sur l’ambulance ou frappe une personne à terre. Une attitude de lâche, que vous exercez bien trop souvent à mon goût. Ainsi, la toute-puissance vous illumine, tout comme elle illumine votre ineptie. Votre spécialité est de viser les failles de votre victime dès qu’elle est en situation de vulnérabilité. Si vous saviez comme je vous… conchie.

Booooouh, Justine, elle est méchaaaaante !

J’accuse toute personne qui prône l’existence de « sous-littérature », « sous-art », « sous-loisirs », « sous-culture » – je pourrais continuer ad vitam nauseam. Oh, je vais m’exprimer en tant qu’autrice pour vous livrer un exemple : quand vous défendez que l’on doit mériter les livres que l’on lit, quand vous érigez la lecture, outil tellement mal compris et utilisé, en tant qu’unique porte d’entrée pour être unæ auteurice pro, il ne s’agit ni plus ni moins que de… cet élitisme qui a vraiment une mauvaise pub. De la méritocratie indéfendable selon moi.

Si vous n’aviez pas compris : le mérite, c’est de la poudre de perlimpinpin. Vous avez réussi à faire de grandes études, à avoir gravi les échelons de la société, et ce peu importe votre classe d’origine ? Félicitations, vous n’êtes pas pour autant une meilleure personne. Et si vous le pensez, alors qu’à côté de cela, vous êtes dans le mépris…

J’ai au moins l’intelligence du cœur pour moi. Personne ne peut me l’enlever.

J’accuse toute personne qui pense « savoir ce qui est mieux pour le peuple » alors qu’elle ne partage pas les préoccupations dudit peuple. Doit-elle s’inquiéter de voir si elle arrivera à manger le mois qui vient ? Se ronge-t-elle les sangs sur le prix du carburant, essentiel pour aller travailler ? Doit-elle choisir entre payer telle facture ou son loyer en priorité, quitte à prendre du retard sur les autres, parce que son salaire/ses aides (si elle y a droit) ne suffisent pas ? Est-elle en proie au stress pour trouver quelqu’un – et rémunérer cette personne – afin de s’occuper de ses enfants si elle en a ? A-t-elle affaire aux déserts médicaux ou au sempiternel « Nous ne prenons plus personne » ? Dois-je continuer ?

J’accuse toute personne qui se sent offensée dès que l’on parle d’élitisme. Encore une fois – car l’être humain est conçu pour apprendre dans la répétition –, je rappelle que le mot en soi n’est pas une insulte. Je vous remets le lien de mon article à ce sujet : L’élitisme, un mot connoté de façon négative.

Mon intention est donc de conspuer la manière dont cet élitisme est appliqué, là où vous voyez de la « généralisation ».

J’accuse toute personne qui se sert de mes anecdotes personnelles, mon vécu, mes confidences, pour me culpabiliser, m’asséner que je suis une mauvaise personne, et/ou que je mérite – aaaaarg – mon sort ou les torts que je peux subir. Allez-y, donnez-vous-en à cœur joie. En revanche, récoltez ce que vous semez derrière.

Je ne suis pas gentille. Je suis odieuse.

Enfin, j’accuse les personnes rentières – donc propriétaires sans prêt immobilier sur le dos, qui vivent de leurs rentes – et les bailleuxes sociaux, qui louent leur(s) bien(s), d’égoïsme et d’être irresponsables quand iels ne font pas ce qu’il faut au niveau desdits biens. Ah, non, non, ne me servez pas du #NotAllRentiers/#NotAllRentières #NotAllBailleuxes, s’il vous plaît. Épargnez-moi vos jérémiades. Oui, de l’égoïsme – ou du culot ? –, surtout quand vous osez tancer tout prolétaire sur la valeur du travail. Vous ne valez pas mieux que les vendeuxes de sommeil. Excusez-moi de trouver la situation ironique et cousue d’insanités.

Je suis dans la dénonciation, certains de mes propos passent pour des injonctions. En vérité, je crie « stop ». Je ne donne pas de conseils (cf. l’article : Pourquoi je n’aime pas donner des conseils), je ne suis pas assez bonne (dans tous les sens du terme) pour m’y plier, et surtout pas ici. Eh oui, je suis odieuse !

Pour autant, je ne mérite pas – c’est bon, je fais une overdose de ce mot sous toutes ses formes, je le vomis – que des détracteuxes me tombent dessus. C’est comme affirmer que toute femme l’a cherché si elle subit des violences, parce qu’elle s’est comportée de telle façon, schéma de pensée que j’aborde dans Un amalgame monstrueux à propos du viol. Ne me servez pas du « c’est pas comparaaaaable ». Si, ça l’est.

Ne cherchez pas à me contacter pour me dégobiller dessus ou sangloter. Le bureau des plaintes – ou défouloir, selon le point de vue – est fermé. Je m’octroie le droit de refuser d’être encore une fois prise à la gorge. J’en ai assez, et pour que j’en vienne à vous « censurer », c’est que vous avez été beaucoup trop loin avec moi. Surtout si vous savez à quel point le regard des autres me paralyse en temps normal.

Je ne garantis pas que cette lettre soit dénuée de fautes malgré de nombreuses relectures. La perfection n’est pas de ce monde, et si vous en venez à critiquer la forme de mes propos, alors vous n’avez aucun argument. Passez votre chemin.

Je ne suis pas gentille. Hahahahahaha. Je suis odieuse, maintenant, puisque c’est ainsi que vous vous plaisez à me dépeindre. Est-ce que pour vous, je juge, j’impose ma vérité ? Eh bien pensez-le, allez-y. Juste : que faites-vous encore ici ? Dégagez-moi de votre cercle, si c’est le cas.

Je ne suis pas quelqu’un de génial, je ne l’ai jamais revendiqué. J’ai toujours pensé que toute force était plus efficace collectivement. Cependant, je n’ai pas de temps à perdre avec vous, et je me suis assez manqué de respect en vous accordant le droit de faire ce que vous voulez de moi. Il est temps pour moi d’appliquer les trois filtres de Socrate – je vous invite chaudement à lire cet article-là, quant à moi, je remercie Julie de m’avoir remis en tête ce principe. Si ce que vous avez à dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, alors bouclez-la.

C’est terminé.

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